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When the interim government led by Nobel Laureate Professor Muhammad Yunus assumed power in August 2024, following the collapse of the Awami League administration, expectations ran high. The leadership pledged to strengthen democracy, restore the rule of law, and protect human rights. Yet, one year on, evidence suggests that these aspirations remain far from realized.
Between August 2024 and July 2025, Bangladesh recorded sixty incidents of extrajudicial killings and custodial deaths, resulting in seventy victims, according to monitoring by JusticeMakers Bangladesh in France (JMBF). Of these, thirty-three incidents were linked to law enforcement and security forces, accounting for forty-three deaths, while twenty-seven deaths occurred inside prisons. These figures point to persistent structural weaknesses within the justice and security systems.
Dhaka emerged as the most affected division, with twenty-three incidents and twenty-eight victims, followed by Chittagong with seventeen incidents and twenty-one victims. Other divisions—including Rajshahi, Khulna, Sylhet, Rangpur, Barishal, and Mymensingh—reported smaller but significant numbers. While Dhaka and Chittagong were marked by deaths at the hands of security forces, Rajshahi recorded a higher share of prison-related fatalities. Together, these cases underline that the problem is national in scope rather than limited to specific regions.
The breadth of state institutions implicated further demonstrates the systemic nature of the issue. Beyond the police and prison authorities, cases were linked to the army, joint forces, the Rapid Action Battalion, the Coast Guard, the Navy, the Air Force, the Detective Branch, and the Department of Narcotics Control. Such widespread involvement reflects not isolated misconduct but a broader failure of accountability across state agencies.
The causes of death reveal equally troubling patterns. Torture remains the most common method, followed by shootings frequently described as “crossfire,” and a notable number of deaths associated with medical negligence. The latter is particularly alarming, as it highlights not only deficiencies in custodial care but also a broader disregard for detainee welfare.
Victims were not confined to political opposition. Nearly half were affiliated with the Bangladesh Awami League, while others belonged to smaller parties or had no political ties at all. This demonstrates that custodial deaths are not merely a product of partisan targeting but reflect a more widespread vulnerability faced by citizens under state custody.
Equally troubling is the limited pursuit of justice. Out of sixty incidents, only seven resulted in any form of legal action, leaving the majority unaddressed. This lack of accountability perpetuates a culture of impunity and deepens mistrust in state institutions.
Although the interim government has acknowledged the need for reform in law enforcement and the judiciary, progress has been slow. The persistence of custodial violence in its first year raises questions about the effectiveness of these commitments. Without meaningful reform, including independent investigations, stronger oversight, and credible remedies for victims, the cycle of abuse is unlikely to be broken.
Bangladesh stands at a pivotal moment. The interim government was tasked with guiding the country through a fragile transition, and its credibility rests on delivering not only promises but concrete action. Tackling extrajudicial killings and custodial deaths is central to restoring public trust and strengthening the rule of law.
If the first year of this administration is to be remembered as a turning point, it cannot be for inaction in the face of such grave violations. Rather, it must demonstrate a genuine commitment to accountability and reform. The alternative is the continuation of a cycle of impunity that undermines the very goals this government was expected to uphold.
Author: Advocate Shahanur Islam is a Bangladeshi human rights lawyer and Laureate of the 2023 French Marianne Initiative for Human Rights Defenders. He is currently the Founder President of JusticeMakers Bangladesh in France (JMBF). He can be reached at shahanur.islam@jmbf.org; www.jmbf.org.
Une année du régime Yunus : les exécutions extrajudiciaires et les morts en détention persistent au Bangladesh
Lorsque le gouvernement intérimaire dirigé par le lauréat du prix Nobel, le professeur Muhammad Yunus, a pris le pouvoir en août 2024, suite à l’effondrement de l’administration de la Ligue Awami du Bangladesh, les attentes étaient élevées. La nouvelle direction s’était engagée à renforcer la démocratie, rétablir l’état de droit et protéger les droits humains. Pourtant, un an plus tard, les preuves suggèrent que ces aspirations sont loin d’être réalisées.
Entre août 2024 et juillet 2025, le Bangladesh a enregistré soixante incidents d’exécutions extrajudiciaires et de décès en détention, entraînant soixante-dix victimes, selon le suivi de JusticeMakers Bangladesh en France (JMBF). Parmi ceux-ci, trente-trois incidents étaient liés aux forces de l’ordre et aux forces de sécurité, causant quarante-trois décès, tandis que vingt-sept décès sont survenus en prison. Ces chiffres soulignent les faiblesses structurelles persistantes du système judiciaire et sécuritaire du pays.
D’un point de vue géographique, Dhaka a été la division la plus touchée, avec vingt-trois incidents et vingt-huit victimes, suivie de Chittagong avec dix-sept incidents et vingt-et-une victimes. D’autres divisions—dont Rajshahi, Khulna, Sylhet, Rangpur, Barishal et Mymensingh—ont signalé des chiffres plus faibles mais significatifs. Alors que Dhaka et Chittagong ont été marquées par des décès imputables aux forces de sécurité, Rajshahi a enregistré une proportion plus élevée de décès liés aux prisons. Ces cas démontrent que le problème est d’ampleur nationale et ne se limite pas à certaines régions.
L’étendue des institutions étatiques impliquées montre également la nature systémique du problème. Au-delà de la police et des autorités pénitentiaires, des incidents ont été liés à l’armée, aux forces conjointes, au Rapid Action Battalion, à la Garde côtière, à la Marine, à l’Armée de l’air, à la Detective Branch et au Department of Narcotics Control. Une implication aussi large reflète non pas des fautes isolées mais un échec général de la responsabilisation à travers les agences de l’État.
Les causes des décès révèlent des schémas tout aussi préoccupants. La torture reste la méthode la plus courante, suivie par des fusillades souvent décrites comme des “crossfire”, et un nombre notable de décès liés à la négligence médicale. Cette dernière est particulièrement alarmante, car elle met en évidence non seulement des lacunes dans les soins en détention, mais aussi un mépris systémique pour le bien-être des détenus.
Les victimes ne se limitaient pas à l’opposition politique. Près de la moitié étaient affiliées à la Ligue Awami du Bangladesh, tandis que d’autres appartenaient à de petits partis ou n’avaient aucune affiliation politique. Cela montre que les décès en détention ne sont pas seulement le résultat d’un ciblage partisan, mais reflètent une vulnérabilité plus large des citoyens placés sous la garde de l’État.
Il est également préoccupant que peu de poursuites judiciaires aient été engagées. Sur soixante incidents, seuls sept ont donné lieu à une quelconque action juridique, laissant la majorité des cas sans réponse. Ce manque de responsabilité perpétue une culture de l’impunité et renforce la méfiance envers les institutions de l’État.
Bien que le gouvernement intérimaire ait reconnu la nécessité de réformes dans les forces de l’ordre et le système judiciaire, les progrès restent lents. La persistance de la violence en détention au cours de sa première année soulève des questions sur l’efficacité de ces engagements. Sans réformes concrètes, notamment des enquêtes indépendantes, un renforcement de la surveillance et des recours crédibles pour les victimes, le cycle d’abus risque de se poursuivre.
Le Bangladesh se trouve à un moment charnière. Le gouvernement intérimaire avait pour mission de guider le pays à travers une transition fragile, et sa crédibilité repose non seulement sur des promesses mais sur des actions concrètes. Traiter les exécutions extrajudiciaires et les décès en détention est essentiel pour restaurer la confiance du public et renforcer l’état de droit.
Si la première année de cette administration doit être retenue comme un tournant, ce ne peut être pour son inaction face à de telles violations graves. Elle doit plutôt démontrer un engagement réel envers la responsabilité et la réforme. Dans le cas contraire, la continuation d’un cycle d’impunité compromettra les objectifs mêmes que ce gouvernement était censé atteindre.
Auteur : L’avocat Shahanur Islam est un défenseur des droits humains bangladais et lauréat de l’Initiative française Marianne pour les défenseurs des droits humains 2023. Il est actuellement président fondateur de JusticeMakers Bangladesh en France (JMBF). Il peut être contacté à shahanur.islam@jmbf.org ; www.jmbf.org.
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